Plus qu’un simple changement de statut social, le défi entrepreneurial impose des exigences nouvelles en termes d’état d’esprit, de gestion du temps et des priorités.
Pour faire avancer son projet professionnel – qui se mue d’ailleurs en un projet de vie – nous devons constamment être capable de prendre du recul sur sa situation, l’analyser rapidement et la modifier le cas échéant. Monter son entreprise devient alors l’un des meilleurs terrains de jeu pour expérimenter pleinement son développement personnel.
A l’heure où les frontières des espaces privés et professionnels tendent à s’amenuiser (télétravail, temps partiel, entrepreneuriat individuel, quête d’accomplissement personnel au travers d’une activité professionnelle choisie et non plus subie, entre autres), relier les univers du développement personnel et de l’entrepreneuriat fait, de façon de plus en plus certaine, sens.
On y perçoit aisément le parallélisme: dans les deux cas nous sommes au cœur d’une aventure qui nous anime, nous met au défi, nous fait grandir, nous entraîne bien souvent en dehors de nos zones de confort, nous révèle à nous-même.
Entreprendre, c’est se donner les moyens d’exister par soi-même.
C’est se proposer, sur la base d’une dynamique professionnelle unique, un parcours de vie personnel. En un mot: c’est se sentir vivant. Et comme dans toute évolution, qu’elle soit personnelle ou entrepreneuriale, il n’existe pas de bonnes ou moins bonnes façons d’agir. Toutes nous font avancer, douter, vibrer, palpiter.
L’entrepreneuriat comme philosophie de l’action et de l’être
Cela commence par l’envie, qui, avec l’amour, sont les meilleurs combustibles possibles pour se lancer à la poursuite de ses rêves. Il est essentiel de cultiver ces deux composantes indispensables – condition sinequanone pour générer à la fois la persévérance nécessaire, mais également, et de façon régulière, un indispensable lâcher prise régénérateur. Un état d’esprit qui n’est pas sans nous rappeler celui-ci de Steve Jobs lui-même, comme on peut le voir dans cette vidéo (à partir de 4min40).
Ces vertus nous permettent d’adapter nos postures vis-à-vis des pièges que l’on peut rencontrer. Trois sont quasi systématiques : l’homéostasie (le fait de centrer nos dynamiques autour de zones de confort, parfois durement acquises, mais qui ne nous épanouissent pas plus que cela), l’environnement (soit son propre jugement, le regard des autres ou un contexte économique défavorable à la prise de risques) et enfin le passé (nos habitudes, nos expériences, nos réflexes inconscients limitants).
Finalement, nourrir et cultiver quotidiennement l’envie et l’amour nous permettent de trouver la justesse associée à toute démarche d’exploration: beaucoup d’humilité face à l’incertitude, beaucoup de joie face au doute. Un sentiment qui, si pour certains peut paraître déstabilisant, est en réalité bénéfique pour notre réussite.
L’incertitude et l’échec comme partenaires de jeu
Et c’est bien là où se situe l’essentiel: vivre au diapason de sa dynamique, tirer les conclusions positives de ses actions, mesurer et apprécier le chemin parcouru, être capable de se remettre en question et recommencer s’il le faut, différemment.
Le tout en évitant les pièges précités, en prenant conscience et plaisir à tracer son chemin. En étant surtout de plus en plus prêt à accueillir et embrasser une plénitude qu’offre la vie lorsque nous agissons à l’unisson de nos plus sincères désirs.
Churchill disait que “le succès consiste à aller d’échecs en échecs sans perdre son enthousiasme.”
En se prenant littéralement au jeu de l’entrepreneuriat et en y prenant plaisir, on s’insère dans un paradigme au sein duquel la peur de l’échec laisse place à la joie créatrice et à l’élan de vie.
Dans cette optique, il apparaît nécessaire d’accompagner, en parallèle de la démarche entrepreneuriale, l’épanouissement de l’humain qui la porte. Et ainsi contribuer à créer des exemples, dont d’autres futurs joueurs et joueuses pourront s’inspirer au moment de se lancer, à leur tour, sur le playground entrepreneurial.