Tous les mardis les Mentors de Led by HER se retrouvent pour échanger sur leur mission et leurs expériences. Mardi 13 mars, ils ont accueilli Louise SEVRES et Lionel JACQUELIN
“Son témoignage poignant a permis d’avoir une lecture plus avisée de son livre « J’ai tenu bon », qui est une mise en lumière de son vécu auprès d’un compagnon usant de stratégies perverses. Ce moment de partage a permis aux mentors de voyager au cœur d’une problématique d’actualité, qui touche de nombreuses femmes mais également beaucoup d’hommes.”, explique Theodor FELEZEU, que depuis 2015 accompagne les Mentors au sein de Led By HER.
“Pour cette soirée exceptionnelle les mentors ont profité de la présence de Lionel JACQUELIN, Psychologue clinicien, il nous a permis, via son expertise, d’appréhender de façon plus accessible les enjeux de cette relation (violence, manipulation, emprise exercée par ces individus, etc.). On perçoit ainsi comment le processus pervers se met en place dès le départ : la (future) victime rencontre son prédateur, qui exploite (ce comportement est assimilable à une forme d’instinct !) les failles de sa proie. Le désir de “rencontre magique” de Louise, aurait rencontré le “vide absolu” de son ex-compagnon. Elle aurait rencontré son « antithèse », « l’envers de son miroir », qui va se servir d’elle pour exister. Par essence, le pervers est “vide” et la victime, elle, est progressivement vidée de sa substance psychique et se transforme en OBJET, son objet à lui.
La victime va alors, malgré elle, l’alimenter, le remplir. Dans la situation de Louise, la relation était marquée par de nombreux comportements psychopathiques de la part de son ex-compagnon et notamment par l’usage de l’impulsivité et de la violence physique en vue d’asseoir sa domination. Louise fait part des paradoxes qui marquaient les attitudes et le discours de cet homme. En clair, dans la relation et dans le discours il soufflait le chaud et le froid en permanence (i.e. en la valorisant puis en la rabaissant) pour bâtir son emprise. Il cherchait à tout prix à maintenir le contrôle sur elle, coûte que coûte, car “elle lui appartenait” (notamment via un isolement progressif des autres “miroirs” valorisants que sont les proches, amis, famille…)
La menace envers son enfant a été le déclic chez Louise. Cet homme l’avait attaquée dans sa seule dimension de SUJET. En sauvant son fils, elle s’est sauvée elle-même.
Ce qu’il faut saisir de ces mécanismes est que la victime a véritablement “la tête à l’envers” : ses certitudes sont perverties et donc son rapport à l’autre et ses actions sont parfois frappés d’incohérences aux yeux de l’entourage. Pour les accompagnants, il s’agit d’être factuel (la sécurité, la loi!), de mettre les “points sur les i” et d’amener la victime à progressivement prendre conscience de sa situation.
Un très grand merci à Louise et Lionel pour votre présence et vos éclairages précieux !
Nous espérons que vos voix, alliées aux nôtres, puissent amener de nombreuses victimes à se libérer, guérir et vivre à nouveau.
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