« La force principale de l’entrepreneuriat reste l’idée que notre entreprise nous appartient. Elle dépend de nous. Même si tous les jours ne sont pas simples, même si nous avons le moral en berne, nous avons toujours notre entreprise. »
- Quel a été votre parcours ?
J’ai été animatrice culturelle sur les quartiers prioritaires brestois jusqu’à mes 28 ans. J’ai ensuite remporté la Bourse Défi Jeune, ce qui m’a permis de monter mon studio d’enregistrement en 2011, LocaMusics. Après, j’ai pu enregistrer tous les styles musicaux pendant trois quatre ans et me suis ensuite spécialisée dans la musique urbaine, en produisant des artistes locaux.
Il y a deux ans et demi, j’ai eu l’opportunité de revenir au salariat en tant qu’animatrice, ce que j’ai accepté. Cependant, aujourd’hui, je décide de me relancer dans l’entrepreneuriat, en me diversifiant un peu plus. Je monte ainsi mes ateliers par moi-même, tout en continuant l’accompagnement d’artistes. Je développe également, en parallèle, une marque de vêtements.
- Pourquoi avoir suivi le programme de Led By HER ?
Je suis tombée sur Led By HER lorsque je vivais à Brest : j’étais un peu loin de tout cela à vrai dire ! Je suis tombée sur une publicité dans un magazine féminin. Je venais de me lancer et je me posais beaucoup de questions. En soit, j’avais monté mon entreprise dans une optique d’exutoire. Mais, même avec toute la meilleure volonté du monde, si tu n’es pas reconstruite ou épaulée dans ce projet, les difficultés s’amoncellent.
J’avais besoin d’avoir des personnes pour m’épauler et je me sentais plus à l’aise à l’idée d’être dans un organisme où des femmes auraient connu les mêmes expériences que moi.
- Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entreprendre ?
C’était ma façon de me dire que j’arrêtais de subir. Je n’avais jamais pensé à l’entrepreneuriat auparavant mais sa force principale reste l’idée que notre entreprise nous appartient. Elle dépend de nous. Même si tous les jours ne sont pas simples, même si nous avons le moral en berne, nous avons toujours notre entreprise.
- Quel était l’objectif de la création de votre entreprise ?
L’objectif de LocaMusic était de permettre des enregistrements à tout le monde… Mais à des prix abordables. Lorsque j’ai commencé, un enregistrement coûtait extrêmement cher !
Mon idée était de défendre une certaine égalité des chances dans l’expression musicale.
- Qu’est-ce qui vous rend heureuse dans votre projet ?
Ce qui me rend heureuse, c’est de créer car la création rend libre. Pouvoir mettre en forme ses propres idées reste extrêmement gratifiant. Beaucoup de personnes peuvent dans notre entourage tenir des propos décourageants comme “tu es une rêveuse”, “ce n’est pas réalisable”. Lorsque j’ai gagné la bourse et mes premiers clients, ce fut un joli pied de nez aux autres mais également à moi-même. Je n’étais pas qu’une rêveuse : je suis capable de partir d’une idée et de la mener à bien.
- Maintenant, en regardant votre parcours, pensez-vous que l’entrepreneuriat s’apprend ?
Oui, l’entrepreneuriat s’apprend. Et n’importe où : aussi bien au sein d’une salle classe que lors d’une conversation avec quelqu’un dotée de plus d’expérience. Mes mentors au sein de Led By HER m’ont beaucoup aidée et cette expérience m’a appris à avoir moins peur de poser des questions. Il n’y a pas de questions bêtes : la bêtise reste en soit de se taire et de rester avec ses interrogations.
- Quelle force avez-vous acquise avec le programme Led By HER ?
Mes mentors m’ont appris à croire en moi en tant que femme. J’étais formatée à tout sous-évaluer. Quand on est une femme, on revoit en permanence les choses à la baisse, on a tendance à s’auto-saborder ou à se minimiser soi-même. Nous n’osons pas ce qu’un homme ferait ou avec moins de facilité. Led By HER m’a permis de faire taire le syndrome de l’imposteur.